Etteilla's Troisième Cahier Supplement: text & translation

kwaw

Thanks for sharing all your hard work MikeH -- much appreciated!
 

MikeH

Thanks, Kwaw. It's good to know that someone is looking at this. Well, I have half of the remainder done, pp. 59-top of 76 of the 3rd Cahier Supplement. This is actually the beginning of the Supplement, which I am posting now because of the rather abstract nature of the text, kind of like the part at the end. First is the transcription, then, in the next post, my attempt to translate.
[59]
SUPPLEMENT
au
TROISIEME CAHIER
De la manière de se récréer avec le
Jeu de Cartes nommées TAROTS.

On a souvent reproché aux Philosophes qui ont traité des sciences occultes, d'être trop abstraits; & l'on se seroit tout-à-fait persuadé qu'ils ne l’étoient que parce que ces sciences étoient fausses, si ceux qui ne se sont pas rebuté, ayant trouvé la vérité, n'avoient dit, pour la rendre sensible à tous les hommes, que les sciences que l'on entendoit par occultes, n'étoient purement, à l'égard de la science & des Savans, qu'une [60] connoissance plus parfaite de la Nature, que celle que peut nous procurer la Physique, dont les bornes sont fixées au sécond & au troisiéme degré de la matière; le premier & le plus haut degré offrant sa substance, & étant le propre de la Physique-Philosophique.

Les Philosophes n'ont donc paru abstraits, & même souvent diffus, que parce que leurs Ecrits traitoient d'une nature imperceptible; que parce que ce magnétisme universèl, substance palpable, mais subtile de la Nature, ne frappoit pas nos sens comme la matière, & dans le sécond degré, comme le sel, le soufre & le mercure que nous tirons d'elle par de plus ou de moins justes extraits.

J'ai dit dans le premier Volume que nos Philosophes cherchaient à s'élever au-dessus de la matière, en se montant par leur travail & leurs peines infatigables à sa substance, afin de reconnaître l'esprit qui meut cette matière: j'ai dit qu'en s'élevant [61] au dessus de la Physique, ils évitoient de tomber dans les précipices qui bordent la Métaphysique; & enfin, comme je m'expliquerai, que la sage Cabale, qui est une réunion, ou le terme propre à exprimer la réunion, & si l'on veut, le sommet de toutes les sciences cachées & visibles , avoit d'un côté la Physique qui nous conduisoit vers elle; & de l'autre, la Métaphysique avec laquelle nous concertions pour avoir accès auprès de la Souveraine des sciences humaines: la sage Cabale.

Pour juger juste des hautes sciences, il ne faut pas, comme on a toujours fait, leur donner ce qui les surpasse, ni être prévenu que par elles, quelques hommes ne peuvent point opérer des effets merveilleux, plus que d'autres qui ne les ont point étudiées. Il faut, la raison y engage, que tous les hommes suivent l'ordre qui conduit vers elle: être bon Physicien, j'entends posséder au moins théoriquement, & beaucoup de choses essentielles prattiquement, [62] les sciences que nous nommons vulgaires; ce terme dans ce sens devant toujours s'entendre des sciences communes à tous les hommes; & lorsque l'on est venu au point d'être ce que l'on nomme humainement universel (1), on s'occupe d'une sage Métaphysique; je dis à juste titre d'une sage, ou avec cette sagesse qui engage l'esprit humain à ne point porter offensivement ces vues sur des questions qui ne lui sont point propres, comme, qu'est Dieu, qu'est l'ame, qu'est l'infini; mais assez légitimement sur celles-ci, qu'est la Nature, quelle est sa tissure, sa chaîne, ces trois qualités homogènes, & son hétérogénité; car il est incontestable que la Nature est dirigée par un Etre, qui n'est point elle;
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(1) En lisant plusieurs Ouvrages modernes, je ne suis qu'être étonné de ne connaître en Europe qu'un très-petit nombre de sages Cabalistes; & je ne serois point sorti de ma surprise si je n'avais pas fait trop souvent la ride épreuve, que j'allois chercher loin la vérité qui m'environnoit.

[63] & comme nous n'allons point contre le sublime ordre, en mettant des intermédiaires entre le Moteur & tous les Etres, entre les cause & les effets, parce que cela est en tout sensible, & en conséquence, comme a dit J. Locke, pénétre notre ame; alors, dis-je, nous nous rendons raison de ce qui échappe à l'entendement de celui qui, en examinateur peu réfléchi, passe de la Terre au Ciel; comme si entre ce Ciel, supposé des Astres, & notre terre, il n'étoit pas d'intermédiaires, dont je n'offre ici pour le prouver que l'étendue.

Un des plus grands obstacies que j'ai remarqué arrêter les progrès des jeunes Disciples dans les hautes sciences, c'est leurs désirs trop précipités d'opérer des merveilles avant d'être parvenus au développement de la branche qu'ils suivent; & sans m'arrêter à ces ignorans saiseurs de cercles, le plus grand empêchement qui s'offre aux hommes faits, c'est-à-dire, à ceux qui [64] ont reconnu que la matiere ne pouvoit avoir de mouvement par elle-même, c’est qu’en cherchant à reconnoître sa substance, en son plus pur degré de Physique, & l’esprit qui lui donne la vie, le mouvement, de se jetter à esprit perdu dans la Métaphysique, qui les captant, leur fait oublier leur unique point de vue.

Pour pénétrer à la Cabale, que tous les hommes peuvent concevoir, comme le nec plus ultra des sciences humaines, il faut une étude primitive de toutes les scences; il faut de la sagesse, de la simplicité, de la pénétration, du jugement, de la docilité, un abandon absolu des préventions que l’ignorance nous a l'insinuées, & enfin, ce que je ne cessarai de répéter d’apres tous les Philosophes, il faut avoir dans l’une de ses mains la Physique, dans l’autre la Métaphysique, & sur son front la sage Cabale, la sagesse demeurant toujours au centre qui est le coeur; centre que vous découvrirez dans toutes
[65] vos opérations, si vous soulez l'ignorance à vos pieds.

N. B. C'est sur des Principes physiques que les sens peuvent s'appuyer; c'est sur des Principes intellectuels que esprit humain peut se lier à l'esprit de la Nature, qui lui développe sa marche, ses Causes, & ses Résultats; enfin, c'est sur des Principes spirituels, que nous nommons quelquefois célestes & même divins, que la vérité le découvre à nous, il s'en suit nécessairement que, sans une parfaite connoissance de ces trois Principes, suivant le régne & suivant la branche de la sage Cabale que vous suivez, il est impossible d'opérer des merveilles & de devenir Philosophe, ne croyant pas devoir même estimer tels ceux à qui sans étude, la Nature permet quelquefois de trouver l'Agent & le Patient propres à faire naître ce que nous disons merveilles, mis à la portée bumaine.

Le Principe Physique d'un nombre, est le nombre même; c'est-à-dire, que [66] le Signe ou le Caractere 2 est le Principe démonstatif du nombre. Le Principe intellectuel du nombre 2, est sa propriété, non pas numérique qui est l'ame du Principe physique, mais propriété intelligente qui est l'homme, parce que la propriété intellectuelle du nombre 2, est l'homme, & parce que le nombre de l'homme est 2, dont l’Agent est 1, & le résumé résultant de l'Agent 1 sur le Patient 2 est 3. (1)
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(1) Eloignez-vous, je vous en prie, de tout contre-sens vulgaire qui croit que le discours produit les nombres: le discours est produit par la manière de voir, de sentir, de toucher; mais cette manière n'est pas la même chez tous les hommes: ce qui est sensible pénétre l'ame; mais l'ame, l'esprit, les cinq sens, enfin la science et l'application que sont les hommes de telles ou telles choses sensibles, souffrent plus ou moins d'altération; tel voit une savante esquisse en peinture, où un autre ne découvre qu'un caractère farouche de traits & de couleurs hasardés: enfin le discours, on en doit convenir, flotte sans cesse entre la vérité & le mensonge; il n'en est pas de même des nombres, 2 x 3 = 6. Ainsi de même dit-on que le tout est plus grand que la moitié, & [67] que le 1/4, parce que les nombres forcent tous les hommes à en être certains; c'est donc une étude à refaire aujourd'hui pour concevoir que le discours doit découler des nombres, & non, comme on le croit, les nombres du discours: combien de milliers d'ans les nombres étoient avant les sons, l'articulation & l'arrangement de ces sons qui expriment encore mal tout ce qui se passe en nous! 1. 2. 3, &c. me parlent ouvertement & ne me laissent rien à désirer. Si je dis aujourd'hui 1, mon esprit, demain, dans dix ans, ne me dira point 2, mais toujours 1.

[67] Il ne vous reste plus à reconnoître que le Principe céleste; l'ayant trouvé, vous verrez que l'homme peut opérer des merveilles par la science des nombres, parce que lui-même, homme, aura trouvé son nombre, le nombre de l'Agent; & sous une autre vue que celle que je viens de tracer, le nombre du Patient sur lequel il peut opérer, mais dont lui homme sera dans tous les cas, en ce qui sera à la portée humaine, l'intermédiaire.

Les trois Principes trouvés, la trituration est d'autant plus facile, que Nature [68 toujours guidée par la vérité, s'offre sensiblement de telle manière que vous formiez vos Tableaux.

Dans ce que je viens de dire, vous devez y découvrir la manière commune & celle Philosophique des Anciens dans leurs opérations numériques dont a parlé savamment seu M. de Gibelin (1), en disant que les premiers Egyptiens, & beaucoup des anciens Peuples, comptoient du tout à leurs parties; tel, supposé, le cercle qu'ils voyoient entier sous les nombres 12, 360, &c. & comptoient en diminuant 359,... & enfin, par in vers, comme nous comptons aujourd'hui des parties 1.2.3, à leur tout 360.

Si, comme chez les premiers Egyptiens, & chez ceux des sages Chaldéens, des Persans, des Grecs, des Arabes, & autres Nations, nous avions des Ecoles où on traitat pour dernière classe de la Physique occulte, ou Physique-Philosophique, dont le fond est sa science des Causes, qui met en action
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(1) Voyez à la fin de ce Supplément*.

[69] la matière, à quinze ans nous commencerions à épeler l'alphabet des vrais Philosophes; à trente ans, nous lirions couramment leurs Livres; & à quarante-cinq ans, celui de la Nature dans ses mystères les plus occultes: mais c'est une vérité connue, les hommes commencent toujours trop tard à croire aux hautes sciences, je dis à les voir dans leur juste taux (1), ne fixant dans
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(1) La Divination proprement nommée humaine, n'est pas une sagesse prophétique, ni un art tirant sa source de l'esprit contraire à celle-ci; elle n'est pas non plus une exaltation de l’esprit humain, tel il advient de fois à autre à des hommes qui pronostiquent ce qui arrivera sans pouvoir se rendre raison pourquoi ils ont parlé ainsi; elle n'est pas non plus l'effet du pressentiment donné à tous les hommes, & qui mériteroit une solide étude, ni cette force d'esprit qui paroit quelquefois dans un moribond.

La Divination humaine, telle que tous les hommes raisonnables doivent l'entendre, est une science toute naturelle, acquise, par de profondes études propres à la Divination, tels sont les nombres, la Géométrie, la perspective-pratique & Spécieuse, &c.

La suite de ces études propres à la Divination sont l'Astrologie qui conduit à être [70] un bon Astrologue, &c. de la Physïonomie, de la Chiromancie, de la Cartonomancie, qui chacune conduisent à la Divination dont ces principes & autres sont combattus faute de connoitre les deux autres principes indiqués dans ces différens principes matériels.

C'est de la possèssion des trois Principes requis & soumis à l’entendement du vrai Philosophe, que naît ce que l'on nomme communément enthousïasme, qui rend hardi à pronostiquer la vérité; mais il faut bien le défier du piège de la fausse enthousiasme, qui veut l'imiter, & le remémoirer qu'un ignorant peut sans une vraie enthousïasme être hardi à prononcer ce'qui lui vient à la bouche, tel fut celui dont j'ai parlé dans l'Epître à M. de Gébelin, 1784. [End of footnote.]

[70] leur premier âge mur, que les contes ridicules qu'on leur a faits dans leur enfance, ou les supercheries des Joueurs de Gibecière.

Les hommes ne réfléchissent de même que dans un âge où ils ne peuvent presque plus se laisser corrompre par les Sophistes; que tous les grands Philosophes, sans en excepter un seul, n'ont été ni assez ineptes, ni assez perdus pour avoir dit & écrit sans une entière [71] certitude, que les hautes sciences, telles que tout le monde les entend aujourd'hui, étoient réelles: enfin, je dis que la majeure partie des hommes devenus sîngulierement profonds, apperçoivent souvent trop tard, que la Divination, comme beaucoup de sublimes branches de la Cabale, sont dans la Nature, & que Socrate, Thales, Pythagore, Démocrite, Aristote, Augustin, Thomas, enfin sous nos yeux les plus grands hommes (1), n'ont pu & ne peuvent prendre plaisir à passer dans l'esprit de la Postérité pour des enthousiastes, pour des insensés, en un mot pour des imposteurs, & pour relever les derniers doutes: objectant contre ce sentiment, je dirai que la Postérité auroit tort de confondre les Savans de notre siécle, les hommes plus que suffisamment éclairés,
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(1) Beaucoup de personnes ne savent point lire. M. de G... Il est plus facile d'apprendre à écrire que d'apprendre à lire... Etteilla

[72] avec ceux qui, par un vil intérêt, ou une crapuleuse ignorance, suivent encore le torrent du mensonge. Or, si Socrate, à qui vous n'avez pas encore osé arracher la haute qualité, le subre-nom de Sage, a dit, comme il est véritable, que pour pénétrer dans les sciences plus qu'humaines, c'est-à-dire plus hautes que celles que tous les hommes suivent, il falloit s'appliquer à la Science Divinatoire, il est injuste de penser qu'il n'a tenu ce langage que parce que le vulgaire croyoit à la divination, & que ce Sage n'a prononcé cette sentence émanant de la Nature, que par condescendance pour le goût de son siécle: il est donc plus vrai & plus naturel d'estimer que Socrate a été de ce sentiment, parce que finalement il avoir été un des propres sujéts sur qui la divination avoit eu lieu, & enfin parce que son génie lui avoit démontré qu'il étoit des sciences hautes dont le vulgaire ne pouvoit être pénétré, parce qu'il n'en avoit nulle véritable notion, & point d'étude.

[73] En général, toutes les Sciences nommées occultes, & ici la Divination, ne sembleront jamais aux hommes vraiment doctes, qu'une sublime fiction. Que répondre à un raisonnement aussi que subtile, puisqu'on affecte d'ignorer que Socrate qui ne se donne pas pour Devin, admet la Divination? Enfin, que répondre à cet entêtement qui ôte à tous les plus grands Philosophes, & à ceux qui ont été convaincus par l'évidence de leur réalité, cette sincérité commune aux honnêtes gens? Si ceux qui ont protesté de vive voix & par écrit (1) que les sciences occultes
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(1) Je proteste avoir connu des hommes qui m'ayant dit des injures de plusieurs de nos Philosophes, en ont été vivement pénétrés lorsqu'ils ont eût lu, volontiers par complaisance, deux ou trois de leurs Ouvrages: lisez les, j'ose vous en supplier, afin de vous convaincre si les Ecrivains que vous ayez chéris toute votre vie, ont développé la Nature comme eux, malgré qu'ils les ayent pillés. On a bien lieu d'en vouloir à un homme de Lettres lorsqu'il dénigre les Savans dont il doit un jour devenir l'Emule!

[74] étoient réelles, & nécessaires à la Société, n'étoient que des hommes ordinaires, malgré que nous soyons certains que ces sciences sont véritables, nous resterions encore dans le silence; mais ces hommes ont été & sont encore nos Maîtres & ceux de tous les Savans en tout genre qui existent; cela est si vrai, que dans les sciences qui paroissent nouvellement découvertes, nous en trouvons sur le champ l'esprit dans ce qui nous a pu être transmis des anciens Peuples; & parmi ces Peuples anciens, la raison nous force de croire qu'elles furent trouvées ou au moins dirigées par les Mages, si la Nature s'étoit plu à en faire part au prime-abord à quelques hommes ordinaires, & enfin que ces Mages étoient, comme on le fait, entièrement occupés aux sciences abstraites.

Que quelques hommes de tous les tems ayent bien écrit de quelques sciences vulgaires, & qu'en même tems entichés de la matière, ils ayent com-[75]battu sa substance & l'esprit qui lui donnoit le mouvement, la forme, la propriété, cela ne peut être qu'un témoignage de leur ingratitude envers l'Agent de la Nature, & les vrais Philosophes dont ils avoient pris & adopté ce qui leur convenoit, en rejettant ce qu'ils ne pouvoient entendre, ou ne vouloient pas accorder, afin de paroitre nouveaux: mais revenons à la justice que nous devons rendre à tous ceux qui nous ont témoigné qu'il étoit des sciences que par expression ils nommoient surnaturelles, ou super-naturelles, & comme je viens de le dire, plus qu'humaines; je dis par expression, car ce seroit une ineptie de penser seulement qu'il arrive quelque chose de surnaturel, & enfin qu'il est des choses qui surpassent la Nature: il n'y a rien dans la Nature & dépendant d'elle, qui soit plus merveilleux qu'elle; & les divers arrangemens que prennent de fois à autre ses parties dans des sentiers peu frayés, ne peuvent que [76] produire des effets plus rares les uns que les autres; mais il n'est rien qui la puisse surpasser. A l'égard de la volonté, de la Puissance de son Auteur, ce n’est un tout autre objet au-dessus de la Nature & de la Science humaine.
 

MikeH

And now my attempt at translation:
[59]SUPPLEMENT
to the THIRD CAHIER
of how to amuse oneself with the
Deck of cards named TAROT

We have often reproached the Philosophers who dealt with the occult sciences as being too abstract; and we would have been completely persuaded that they were that, because these sciences were false, if those who are not rebutted, having found the truth, had not said, to make it understandable to all men, that the sciences that we understood as occult, were purely, with regard to the sciences and the Savants, only [60] a more perfect knowledge of Nature than that which can can be procured from Physics, the borders of which are fixed to the second and third degree of matter; the first and highest degree offering its substance, being that proper to the Physical-philosophical.

The Philosophers thus seemed abstract, and even often diffuse, only because their Writings concerned an imperceptible nature; that because this universal magnetism, tangible, but subtle substance of Nature, did not hit our senses like matter, and in the second degree, like the salt, sulfur and mercury which we pull from her by more or less correct extracts.

I have said in the first Volume that our Philosophers tried to rise above matter, through mounting by their work and their tireless efforts to its substance, to recognize the spirit which moves this matter: I said that by rising [61] above Physics, they avoided falling in the abysses which line Metaphysics; and finally, as I shall explain, that the wise Cabala, which is a meeting, or the term appropriate to express meeting, and if we wish, the summit of all the hidden and visible sciences, had on the one side Physics which conducted us towards it; and on the other, the Metaphysics with which we arranged to have access to the Ruler of the human sciences: the wise Cabala.

To judge the high sciences correctly, you should not, as is always done, give them what is beyond them, nor be warned that by them, that some men cannot operate wonderful effects, more than others who have not studied them. It is necessary, reason commits to it, that all men follow the order which leads towards her: to be a good Physicist, I understand the possession, at least of the theory, and many essential things practically, (62) of the sciences we call vulgar; this term in this sense always understood as the sciences common to all men; and when oen has come to the point of being that we call humanly universal (1), with which a wise Metaphysic is occupied; I say this title “wise” rightly, or of this wisdom which commits the human mind not to support offensively these views on questions which are not proper for him, such as, what God is, what the soul is, what the infinite is; but rather legitimately on these, what Nature is, what ties it together, its chain, these three homogeneous qualities, and its heterogeneity; because it is indisputable that Nature is managed by a Being, who is not her;
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(1) Reading several modern Works, I am only amazed to know in Europe only a very small number of wise Cabalists; and I would not be brought out of my surprise if I had not too often made the wrinkle [?] test, of going to look far and wide for the truth which surrounded me.

[63] as we do not go against the sublime order by putting intermediaries between the Engine and all the Beings, between the cause and its effects, because it is perceivable in all, and accordingly, as J. Locke said, penetrates our soul; then, I say, we grant justification for what escapes the understanding of one who, in the little reflected examiner, of that which passes from the Earth to the Sky; as if between this Sky, supposed of Celestial bodies, and our earth, were no intermediaries, of whom I offer here to prove their extent.

One of the biggest obstacies that I noticed for stopping the progress of young Followers in the high sciences, is their too much precipitated desires to perform marvels before having reached the development of the branch that they follow; and without stopping at these ignorant perceivers of circles [social circles or something else?], the biggest hindrance offered to the men, that is, to those who [64] recognized that matter could not have movement by itself, is that of searching to recognize its substance, in its purest Physical degree, and the spirit which gives it life, movement, of throwing itself to spirit lost in Metaphysics, which capturing them, makes them forget their unique point of view.

N. B. It is on physical Principles that the senses can rely; it is on intellectual Principles that human mind can bind the spirit of Nature, which expands its operation, its causes, and its results; finally, it is on spiritual principles, which we call heavenly & sometimes even divine, that the truth reveals it to us; it follows necessarily that without a perfect knowledge of these three principles, following the rule & following the branch of the wise Cabala that you follow, it is impossible to work wonders & to become a philosopher, not believing that even to those without study, Nature permits sometmes to find the Agent and the proper Patient, so as to give birth to what we call wonders, made accessible to humans.

The Physical Principle of a number is the number itself, that is to say, (66) the sign or Character 2 is its demonstrative numerical Principle. The intellectual Principle of the number 2 is its property, not numerical, which is the soul of the physical principle, but the intelligible property which is man, because the intellectual property of the number 2 is man, and because the number of man is 2, whose agent is 1, and the resulting summary of the Agent 1 on the Patient 2 is 3. (1)
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(1) Get away, I beg you, from all common sense, which believes that discourse produces numbers: discourse is produced by way of seeing, feeling, touching, but this way is not the same for all men: that is, the senses penetrate the soul, but their applications on such and such men’s soul, mind, senses, and finally, suffer more or less alteration; as such a Savant sees exquisitely in a painting, where another finds only fierce character traits & ventured colors: finally speech, we must agree, flits constantly between truth & lies. It is not the same with numbers, 2 x 3 = 6. Thus just as we say that the whole is greater than the half, and [67] the fourth, because the numbers force all men to be certain of it, so it is today a study to do again: discourse must flow from numbers, and not, as is commonly believed, numbers from discourse: how many thousands of years were the numbers before the sounds, the articulation & arrangement of these sounds that express poorly everything that happens to us! 1. 2. 3, etc. speak to me openly & leave for me nothing to be desired. If I say today 1, my mind tomorrow, in ten years, will not tell me 2, but always 1.

[67] It only remains for you to acknowledge the heavenly principle; having found it, you will see that man can work wonders by the science of numbers, because himself, man, has found his number, the number of the Agent; & from another view than the one I have just traced, the number of the Patient on which he can work, but which will be for him man in all cases, in what will be in human reach, the intermediate.

The three principles found, trituration [phamaceutical term: crushing, sometimes including mixing] is much easier, for Nature, [68] always guided by the truth, offers itself to sense in such a manner that you may form your Tableaus [or Tables].

In what I have just said, you should discover the common manner of the Philosophy of the Ancients in their numerical operations, of which sire M. Gibelin (1) has spoken learnedly, saying that the early Egyptians, and many of the ancient Peoples, counted from the whole to their parts; so, it is assumed, the circle that they saw full under the numbers 12, 360, etc., and counted backwards 359 ... & finally, as we now inversely have the parts 1.2.3, their total 360.

If, as with the early Egyptians, and among them the wise Chaldeans, Persians, Greeks, Arabs, and other nations, we had schools where the last class dealt with occult physics or physics-Philosophical, whose basis is the knowledge of Causes that activate (69)
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(1) See the end of this Supplement *.

[69] matter, in fifteen years we would begin to spell the alphabet of the true Philosophers; in thirty years, we would read their books fluently; and in forty-five years, that of nature in its most occult mysteries; but it is a known truth, men always start too late to believe in the high sciences, I say to see them in their proper level (1), establishing only in
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(1) Divination, properly named human, is not a prophetic wisdom, nor an art drawing its source from spirit contrary to it; it is no more than an exaltation of the human spirit, such as happens at one time or another to men who predict what will happen without being able to give a reason why they spoke thus; it is not more than an effect of presentment given to all men, which would deserve a solid study, or the strength of mind which appears sometimes in a dying man.

Human Divination, such that all reasonable men should understand, is a very natural science, acquired by profound studies proper to Divination, such as are numbers, geometry, perspective practical & Specious, etc.

The continuation of these studies specific to Divination are Astrology, which leads to becoming [70] a good Astrologer, etc., physiognomy. Palmistry, Cartonomancy, each of which leads to Divination of which these principles & others are fought for, lacking knowledge of the other two principles outlined in these different substantive principles.

It is the possession of the three requisite principles, subject to the understanding of the true Philosopher, that gives birth to what is commonly called enthusiasm, which makes bold to predict the truth; but we must beware of the trap of false enthusiasm, which wishes to imitate, and the remembering of an ignoramus cannot be a real enthusiasm delivering boldly what comes to his mouth, as was he of whom I spoke in the Epistle to M. de Gébelin, 1784. [end of footnote]

[70] their first mature age, the ridiculous stories that have been made in their childhood, or the deceptions of Players of Gibberish [?].

Men do not reflect the same as in an age when they can hardly be corrupted by Sophists; all the great philosophers, without a single exception, have been neither inept enough, nor lost enough, not to have written words without complete [71] certainty that the higher sciences, such that everyone understands them today, were real: Finally, I say that the majority of men, become singularly profound, often perceive too late, that Divination, like many branches of the sublime Cabala, are in Nature, and that Socrates, Thales, Pythagoras, Democritus, Aristotle, Augustine, Thomas, and finally the greatest men before our eyes (1), could not & cannot take pleasure in passing to Posterity the spirit of enthusiasts, fools, in a word impostors; and to address any lingering doubts: objecting against this feeling, I would say that posterity would be wrong to confuse the learned men of our century, men more than sufficiently enlightened,
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(1) M. de G.: Many persons do not know how to read. Etteilla: It is easier to learn how to write than to learn how to read.

[72] with those who by a vile interest, or a villainous ignorance, still follow the torrent of lies. However, if Socrates, from whom you have not yet dared to snatch the high quality, sobriqueted Wise, said, as it is true that to enter the more than human sciences, that is to say, higher than those all men follow, it is necessary to apply the Science of Divination. It is unfair to think he spoke in this way because the vulgar believed in divination, and that Sage pronounced this sentence emanating from Nature, only so as to condescend to the taste of his century; it is truer & more natural to assume that Socrates had been of this sentiment because ultimately it [or he?: il] had been one of the subjects in which divination had a place, and finally because his genius [that is, his daemon, the spirit that aids him in his quest for wisdom] had demonstrated to him that it was of the high sciences which the vulgar could not penetrate, because they had no real notion or study of it.

[73]In general, all the Sciences called occult, including Divination, never seem to really learned men merely a sublime fiction. What to respond to reasoning so subtle as to effects to ignore Socrates{/i], who does not represent himself as a Divine, yet admits Divination? Finally, what to respond to this obstinacy which negates all the greatest philosophers, and all who have been convinced by the evidence of their reality, this sincerity common to honest people?

If those who protested verbally & in writing that (1) the occult [sciences] (74)
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(1) I protest of having known men who, telling me of the injuries of many of our Philosophers, were deeply penetrated by what they read, gladly indulging two or three of their books: Read them, I dare to beg you, to convince yourself if the Writers whom you have loved all your life developed Nature like them in spite of having attacked them? What we have is a man of letters who denigrates Savants of whom he one day should become the Emulator! [Or something like that: I don’t know these idioms!]

[74] were real and necessary for Society were only ordinary men, although we are certain that these sciences are true, we would remain in silence; but these men were & are indeed our masters & those of all Savants of all kinds that exist; it is thus true that in the sciences which appear newly discovered, we find ourselves at once in the field of the mind that the ancient Peoples were able to transmit to us; reason forces us to believe that they were found, or at least directed by the Magi (if Nature was pleased to share them first with few ordinary men) & finally that the Magi were, as is known, fully occupied with the abstract sciences.

If some men in every time have written well on some vulgar sciences, and at the same time, enamored of the material, they com-[75]batted its substance & the spirit which gave it movement, shape, property, it can only be a testament to their ingratitude to the Agent of Nature, and the true Philosophers from whom they took what suited them, adopted it, while rejecting what they could not understand, or did not wish to agree with, appearing new. But back to the justice we must give to all those who have testified, of what was called, by expression, supernatural or supernatural, and as I say, more than human, that it is science, I say “by expression,” because it would be only nonsense to think something supernatural happens, and that there are things that surpass Nature: there is nothing in nature, or dependent on her, that is more marvelous than her; & arrangements that take in different times different parts, in the less trodden paths, can only [76] produce rarer effects than others, but there is nothing that can surpass its power. As for the will of the Power of her Author, this is a completely different object, above Nature & human Science.

The general point in all this is to defend the perspective of alchemy and "Cabala" that there are three levels of material reality that have been articulated by philosophers since time immemorial, but most authors, and the majority of humanity, take nature on only the lower two levels (unreflective experience and the study of observed cause/effect) and ignore what has been said about the spirit behind movement and development (through which God exercises His will), which is part of Nature and also the realm of divination. Etteilla holds up Socrates as a defender of his position and of divination. I think he is referring to Socrates' speech in Plato's Symposium, in which he quotes approvingly a wise woman and mentor named Diotima, to the effect that there is a realm of spirits intermediate between ignorance and Wisdom. And "Through this [realm] proceeds all divination and the art of the priests who deal with sacrifices, initiatory rituals, incantations, and every kind of soothsaying and magic" (http://archive.org/stream/PlatosSymposium/Plato-Symposiumbenardete_djvu.txt). Among these intermediate spirits, it is Love that leads us to divine Wisdom, as Socrates cites her, building on other speeches that distinguish celestial love, Aphrodite Uranos, from the love known by all (Pan) the people (demos), Aphrodite Pandemos. It is the former Love (conceived now as the "daemon", or demigod, Eros, going from below upwards, rather than the goddess Aphrodite) that I think Etteilla is referring to--or else Diotima herself, whom Socrates has reduced to human terms--when he speaks of Socrates' "genius".
 

MikeH

So now I will post what is left of the Third Cahier Supplement, not so much because I think it is interesting but just to finish what I started. My translation will follow in the next post.
Demi-Savans, qui doutez qu'il foie des hautes Sciences, & qui pour trancher court, les appellez des fictions philosophiques, que faut-il faire pour vous convaincre, qu'un homme peut opérer plus que vous dans ce qui n'est pas matériel physique au sécond & au troisieme degré de la matière; car à l'égard de ceux-ci vous en êtes assez convaincus, en considérant qu'à son troisieme degré un Taillandier forge mieux une enclume que vous; & au sécond degré, qu'un Géomètre calcule au-dessus de vos idées, comme un bon Poète a plus que vous l'esprit de la Poésie, &c. &c. Il faut, dites-vous, opérer des merveilles dans les hautes seiences, dont les causes nous soient incomprehensibles: mais, on vous dira, (77) sans recourir au premier degré de la Nature, la Physique dans son sécond degré vous offre tous les jours des effets dont les causês surpassent votre entendement. Il faut, direz-vous ensuite, que tous nos sens soient sùrpris: mais, continuera-t-on, il ne suffit que d'un simple loueur de Gibecière pour les mettre en déroute.

Ce seroit peu de vous tancer, si je n'aveis pas dans les sciences que vous révoquez, que vous nommez chimériques, plus de talent que vous: mais, à dire le vrai, je les ai étudiées depuis trente ans avec amour, avec goût, avec simplicité, & avec des fatigues (78) incroyables, tant l'ignorance les a affublées de vêtemens qui ne leur conviennent pas: enfin, puisqu'il ne s'agit, comme vous le dites tous les jours, que d'opérer des merveilles devant vous, pour réintégrer la mémoire & le jugement des Grands Hommes, j'y consens.

La branche des Sciences occultes que je suis par-dessus routes les autres, à la connoissance de mes plus anciens amis, de toute ma famille, & de plus de mille personnes en Europe, est particulièrement la Divination; or, je suis ou au moins je dois être l'un des plus grands Devins de ma Patrie, si cette sublime science est, comme je la maintiens, véritable.

Allez-vous, avant que je ne me sois expliqué, par vos redites inutiles, m'exciter encore à la colère permise à tout homme qui, pour votre utilité, prend, contre l'ignorance, les intérêts de la vérité? vérité qui croit ne devoir se défendre qu'en vous offrant l'Histoire de (79) tous les siécles, & les justes pronostics qui vous sont offerts tous les jours, & avant de passer outre, croyez-vous; vous dira la Divination, que je réponde de ce qui n'est pas moi, émané de mon tribunal: Croyez-vous que, plus que toutes les Sciences, & plus que tous les Arts, je sois responsable des absurdités, des mensonges, qu'articulent de faux Philosophes, de faux Savans? Approchez-vous de la sàgé Nature; sachez à quel degré les causes produisent complètement leurs effets: tout est enchaîné. Je reviens.

Malgré tout ce que je pourrois vous dire de la Cabale à la Métaphysique, & de celle-ci à la Physique, pour que vos sens soient pénétrés de la première, vous en reviendrez encore au sentiment de l'ignorance, que la Divination est défendue; défense qui devroit pourtant au prime-abord vous la persuader véritable, ou être dans la nécessité de convenir que cette défense étoit aussi ridicule (80) qu'inutile, si elle étoit fausse; & en convenant que la Divination est une science, c'est de même témoigner qu'il étoit absurde de défendre aux hommes de s'y appliquer, parce que rien ne peut anéantir, je dis pour toujours, les Sciences & les Arts que nous indique & inspîre la sage Nature.

La Divination que l'on put défendre sans la connoître, je parle de la Divination naturelle, & non de ces sortes de Divination par le sang humain, celui des bêtes, &c. presque toujours fausse & remplie de supercheries, qui accompagna successivement les fausses Religions; enfin la vraie Divination naturelle ne put être combattue que parce qu'on la reconnut véritable, & en même tems contraire à la mauvaisè politique des tems barbares, colifichets ou vicieux, les hommes ne pouvant supporter patiemment des Régents qui n'avoient pour eux que l'amour du bien, & une profonde connoissance de la roue perpétuelle des événemens tristes de la vie que nécessitoit (81) l'ignorance. Ces tems ne sont plus les mêmes, & j'ai d'assez puissans matériaux pour la faire regarder comme utile, comme nécessaire, enfin pour la faire admirer comme une céleste Science humaine, donnée aux hommes pour leur inspirer la vertu, & les prévenir des maux que leur tendent leurs foiblesses & les hommes pervertis.

Vous direz peut-être que si les causes en morale produisent leurs effets comme en Physique, alors on vous ôte le libre-arbitre: à un homme sans vertus il faudrait dans ces momens beaucoup de détours pour traiter un pareil sujet; mais lorsque la vérité est le guide des hommes, tout se réunit pour les étayer.

Le libre-arbitre dans la vie morale est un don spécial de la Divinité, comme il est dans la vie politique & civile une faculté de notre intelligence, en un mot, un savoir de ce qui est bien & de ce qui est mal, suivant le pays où nous existons; il s'en suit que îa Divination regardée naturellement en ce qu'elle (82) est, une Science humaine étudiée & apprise, comme l'Arithmétique, l'Algèbre, les Mathématiques, n'a aucun rapport avec le libre-arbitre, si ce n'est pour démontrer d'une manière irréfutable & au-dessus de tout ce qui en a été dit, que les hommes en sont divinement doués: ce que j'explique amplement ailleurs dans un des endroits de l'Ouvrage, au point de vous tranquilliser,& de relever généralement toutes vos suspicions contre une Science qui ne nécessite pas les effets pour les pronostiquer, mais les pronostique, parce que manquant à la puissance du libre-arbitre, la Divination découvre que ces effets arriveront.

La Divination est encore pour plusieurs, ce qu'est le vêtement d'un homme rempli de paille pour les enfans; ils en ont de la frayeur, & craignent que leur Bonne n'en soit mangée: est-ce toujours la raison, ou souvent le délire, qui fait juger une chose autre que ce que l'on l'avoit jadis reconnue; ici [83] c'est bien la raison qui arrivant avec les ans & l'éducation, ôte aux enfans leur terreur panique.

La Divination est une science humaine, & une science humaine n'est point la préscience Divine: lorsque je me dis Devin, c'est au lois propre d'examinateur des faits actus, qui me sont, avec une science acquis par de sages opérations & de profondes méditations, remonter à leurs causes; & repassant sur les effets qui existent, descendre à leurs résultats, plus ou moins eloignés, suivant le degré de science que j'ai pu acquérir; enfin, je me dis Professeur de cette sublime science; venez vous convaincre si je parle vrai.

Si je n’avois de commun avec tous les hommes qui ne sont point Devins, que d'être, comme on dit, plus judiciairement Devin qu'un autre, ce seroit encore une très-excellente judiciaire; (& je l'aurois bien prouvé dans la longue Cause de M. de M....& du sieur Duj... en leur pronostiquant [84] à tous deux le Jugement en dernier ressort dela G. C. au moins deux mois d'avance; je les crois encore vivans tous deux, & ils ont dû me rendre justice: le premier est venu me consulter chez moi, & le sécond m'a envoyé chercher au G. C. Et combien d'autres, iî les préjugés contre les hautes Sciences étoient éteints, rendraient au moins judice à notre Philosophie!) Mais j'ai appris en outre par mes études à vous convaincre que vous-mêmes vous étiez Devins, & que vous ne l'ignoriez que faute de connoître les vrais principes de la Divination; comme parce qu'on a moralement tourné votre esprit a ne le point croire; enfin parce qu'on vous a conduit au point de vous persuader à vous-même que la Divination étoit une branche de la sorcellerie; mais ensuite ne croyant plus aux Sorciers, ce qui est encore une ineptie (1), Portant (85)
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(1) Je soutiens qu'il en est; mais en si petit nombre, ainsi que je l'ai dit & écrit il y a plus de douze ans, qu'on peut les regarder comme introuvables.

vos idées d'un autre côté vous avez cru & dit que la Divination étoit une chimère, ne pouvant vous figurer, comme je l'ai plusieurs fois répété, que cette sublime Science est dans la Nature, de même que toutes les autres; ce que vous ne combattez que parce que vous lie vous en appercevez pas architectualement, encore que les effets pronostiqués & effectués soient souvent très-palpables, & influent sur vous moralement & physiquement.

Pour estimer juste la valeur réelle de toutes les branches de la sage Cabale, tel est agité aujourd'hui le Magnétisme animal, saisant partie du Magnétisme universel, dont vous ont parlé absolument tous les philosophes de l'Antiquité, & faut-il dire sous vos yeux, Paracels, d’Aubry, Bartholin, N. de Lotques, de Vallemon, Digby, de Saulx, enfin vivant C. Chevalier de Stuart, & le savant Mesmer, que vous ne comprenez pas encore: je le répète, il ne faut pas attribuer à ces sciences rien qui (86) soit contraire au grand ordre; mais leur assùrer le point juste de leur puissance. Le Géomètre approche par des figures de la perfection du fini; mais il ne va pas se perdre dans l'infini qui n'est pas de son ressort; de même s'il n'est pas encore de la classe des grands Géomètres, il ne dit pas pour cela que les théorèmes qui ont en vue les proportions, traitées dans les derniers livres d’Euclid, sont des fictions géométriques; & enfin qu'ils ont l'impossible d'être résous. Il en eu de même d'un sage & absolument Chymiste, qui, pour ne point trouver, malgré un travail de vingt ans, l'objet de toutes ses recherches, la Science Divine, l'Art Sacrè, hermétique, ne se persuade pas que le grand Hermés l'ait voulu tromper & cela d'autant plus résistant à cette idée, qu'il voit la vérité qui l'environne de toutes parts, & lui soit dit qu'il la vreroit [?], ou mieux qu'elle se communiqueroit à lui s'il lisoit attentivement, non seulement la Table (87) d’Emeraude, mais le Pimandre. Suis-je donc Herméticien? Moins que Devin, je parle vrai dans le second Cahier de cet ouvrage.

Ne pouvant pas juger honnêtement que la Divination n'est pas une Science, lorsqu'un homme connu pour étonner toute l'Europe par ses pronostics particuliers, & jamais généraux; nous le témoigne, au péril de voir descendre ou monter à l’entour de lui les Harpies de la Littérature; enfin pour parler bonnement, voulant m'en-croire aujourd'hui sur ma parole, d'autres questions en progressions geometriques se présentent, c'est-à-dire a1 l'infini, & toujours suivant l'esprit de parti auquel est voué le Questionnant, celui-ci croyant, sur ce qu'on lui a dit, tout contraire à la Divination; & cet autre par opposition, ne croyant plus à rien, si on en excepte à sa palpable existence; car je crois qu'il n'eu plus d'homme qui en doute; son ballot sur se dos, il sent bien qu'un autre ne le (87) porte pas & qu'il en est chargé; mais comme je réponds d'un coté & d'autre assez volontiers à tout, je dis que le fond de toute question va se porter à savoir si la Divination comme Science humaine, est véritable; c'est ce dont vous commencerez à vous rendre raison, si vous répudiez les contes de vieilles; & d'un autre coté, ce chimérique hasard que vous admettez partout, lorsqu’en tout rien n'a son mouvement sans une cause qui le précède; & enfin si vous censidérez la Divination comme une étude particuliere des effets présents, des causes qui y ont donné lieu, & de ce qui doit nécessairement suivre les effets: c'est une étude bien abstraite! oui; mais ce n'est ni une chimère, ni une sorcellerie.
From here, on p. 89, he goes to comment on page 4 of the Third Cahier Supplement, where I started on this thread.

I will put my translation in the next post.
 

MikeH

I didn't put a lot of energy into the translation, because I didn't see much that he hadn't already said. Some might find of interest his defense of Divination against the charge that it deprives people of Free Will.
Half-learned men, who doubt the high Sciences, and who decide to cut them short, calling them philosophical fictions, what must be done to convince you that a man can do more than you in what is not physical material, in the second & third level of this material, because with respect to them you are quite convinced, while in the third degree you consider that a Taillander forges better anvils than you, & in the second degree a Geometer calculates above your ideas, a good poet has more spiri for Poetry than you, etc. etc. It is cnecessary, you say, to work wonders in the high seiences, whose causes are incomprehensible, but, you say, (77) without resorting to Nature in the first-degree, Physics in the second degree offers effects all the time whose causes surpass your understanding. It is necessary, you say in consquence, that all our senses are surprised, but, one continues, it only takes a single Player of Gibberish [Gibecière] to put them in disarray.

It would take little to reprove you, if I did not have, in the sciences which you dismiss, which you name fanciful, more talent than you: but, to say the truth, I studied them for thirty years with love, taste, and simplicity, and with incredible (78) fatigue, as much as ignorance has decked them out in clothes that do not suit them: finally, because it is a only question, as you say every day, of performing marvels in front of you, to reinstate the memory and the judgment of Great Men, I grant.

The branch of the Occult Sciences on which I am furthest along, to the knowledge of my oldest friends, my family, and more than a thousand people in Europe, is especially Divination; I am or at least should be one of the greatest Divines of my Homeland, if this sublime science is, as I maintain, real.

Will you, before I explain, by your unnecessary repetition excite me again to the anger permitted to any man who, for your use, takes, against ignorance, the interests of the truth? truth that believes it has no duty to defend itself giving you the History (79) of all centuries, and the justified forecasts available to you every day. And before going further, do you think I will give you a Divination? I answer that this is not me, emanating from my court. So you think that, more than all the Sciences, and more than all the Srts, I am responsible for nonsense, lies, that false Philosophers, Savants articulate? Come to wise Nature; know to what degree the causes completely produce their effects, everything is enchained. I return.

In spite of all that I could tell you, from Cabala to Metaphysics, and Physics, in order that your senses be penetrated by the first, you will come back again to the sentiment of ignorance, that Divination is forbidden, a prohibition that ought first truly persuade you, or make it necessary for you to agree, that this prohibition was as ridiculous (80) as useless, if it were false; & agreeing that Divination is a science is the same as showing that it was absurd to forbid people to apply it, because nothing can kill, I say always, the Sciences & Arts that wise Nature indicates and inspires us with.

By Divination that could be forbidden without knowing it, I mean natural Divination, and not these kinds of Divination by the blood of humans, beasts, etc., almost always false & full of deceptions that accompany in succession the false Religions; finally, true, natural Divination could not be combatted because one recognizes there the true, and at the same time contrary to the bad policy of barbaric times, of baubles or vicious, men not being able to bear patiently Regents that do not bear the love of good for them, or a profound knowledge of the perpetual wheel of sad events of life that ignorance (81) necessitates. These times are no longer the same, and I have enough material power that I can show to be useful, necessary, and finally admired, as a celestial human Science, given to men to inspire them to virtue and to warn them of the evils that attend their weaknesses & perverted men.

You may say that if moral causes produce their effects like physics, then free will is taken away: to a man without virtue at these times, there must be many detours in dealing with such a subject; but when truth guides men, everything comes together to support them.

Free will in moral life is a special gift of the Deity, as it is, in political & civil life, a faculty of our intellect, in a word, knowing what is right & what is wrong, according the country in which we exist; it follows that Divination, regarded naturally in itself (82) is a human Science studied & learned like Arithmetic, Algebra, Mathematics, which has no relation with free will, if it is demonstrated in an irrefutable way &, above all else that has been said, a way in which men are divinely gifted: I have fully explained this elsewhere in the Work, to the point of calming you and generally meeting all your suspicions against a science that requires no effects to predict them, but does predict them, because lacking the power of free will, Divination discovers that these effects will happen.

Divination is still, for many, what the garment of a man filled with straw is for children; they fear it, and fear that their Good will be eaten by it: it is always the reasoning faculty, or often the delirium, which makes judgments about a thing that is other than what we have known; here [83] it is this reasoning faculty that, with the coming years & education, deprives their children of their panic.

Divination is a human science, and a human science is not the Divine prescience: when I say Diviner, it is with laws proper to examine its particular facts, which for me are acquired with science by wise operations & profound meditations, going back to their causes & returning again to the effects that exist, descending down to their results, more or less distant, according to the degree of knowledge that I have acquired; and finally I call myself Professor of this sublime science; come and be convinced if I speak true.

If I had in common with all the men who are not diviners, that of being, as they say, a more judicious Diviner than others, it would still be a very good record; (& I should have well proved in the long Cause of M. de M.... & of Sieur Duj.... in prognosticating (84) to both of them the Judgment ultimately beyond the G. C. at least two months in advance; I think both are still living, and they should testify on my behalf: the first came to see me at home, and the second sent me searching at the G. C. And many others, if their prejudice against the high Sciences were switched off, would at least grant justice to our Philosophy!) But I also learned through my studies to convince you that you yourselves were Diviners, & you ignore it only for lack of knowing the true principles of Divination, as because morally your mind has turned to not believing it; and finally because it has led you to the point of persuading yourself that Divination was a branch of sorcery, but then no longer believing in Sorcerers, which is again nonsense. Considering

[85] your ideas from another side, you say that thought & Divination was a chimera, not being able to imagine, as I repeated several times, that this sublime science is in Nature as much as all the others; which you fight only because you do not perceive it architecturally, although the effects forecasted and come true are often very palpable, and affect you mentally & physically.

To estimate properly the real value of all branches of the wise Cabala, such is now agitated animal magnetism, Magnetism sensing part of the universal Magnetism, about which absolutely all ancient philosophers spoke, and it must be said in front of your eyes, Paracelsus, d’Aubry, Bartholin, N. De Lotques, de Vallemon, Digby, de Saulx[/i, and finally the living, the Knight Stuart and the savant Mesmer whom you still do not understand: I repeat, one must not assign anything to these sciences [86] contrary to the general order; but give them proper credit for their power. The Geometer approaches the finite with Figures of perfection, but will not get lost in the infinite which is not within his jurisdiction; and similarly, if he is not yet of the class of great Geometers, he does not, for all that speak of the theorems that have to do with proportions, treated in the last books of Euclid, as geometric fictions tht are impossible to solve. Similarly there was an absolutely wise Chemist who even after twenty years could not find the object of his research, the Divine science, the Sacred hermetic Art, is not persuaded that the great Hermes wished to deceive, & he is even more resistant to this idea, he sees the truth surrounding him on all sides, and it is said that he sees [?] it, or better, it communicates to him, if he reads carefully, not only the Emerald [87] Tablet, but the Pimander. Am I a Hermetician? Less than [?] a Diviner, I speak truly in the second Cahier of this work.

Not being able honestly to judge that Divination is not a science, despite a man known to surprise all of Europe by his specific predictions, never general, we testify, in danger of seeing downward or upward round about him the Harpies of Literature, and finally to speak simply, wanting to take me today at my word, other issues arise in geometric progression, that is to say, to infinity, and always in the spirit of the party to which the Enquirer is dedicated, the one believing what he has been told, all contrary to Divination, & the other in contrast no longer believing in anything, if we except his palpable existence, because I think there is not a man any more who doubts it [?]; the bundle on his back, he senses that another does (87) not carry his load, and that he is charged with it [?]; but as I respond to one side & the other readily enough to all, I say that the substance of any issues will focus on whether Divination as a human Science is real, it is this to which you will begin to render justice if you repudiate the old tales, and, on the other hand, this fanciful chance that you admit everywhere, when nothing has any movement without a cause which precedes it; & finally if you censider Divination as a study of particular effects present from causes that gave rise to them, and of effects that must necessarily follow: it is a very abstract study! yes, but it is neither a chimera nor a sorcery.

I do not know what the "G. C." is of which Etteilla speaks of predicting certain of its actions. I presume that it is a legislative body of the Monarchy, but that is just a guess.

After the foregoing, Etteilla starts discussing individual pages, starting with p. 4, with which this thread began.
 

Teheuti

Mike, I can't thank you enough for doing all this. It helps make clear where certain ideas have come from in later cartomancy works. You have provided a real gift to the tarot community, even if not many yet realize it.
 

MikeH

Thanks, Mary. I learned a lot about how he conceived of card-reading--how much is a formula, and how much intuition; much of that seems to have been lost on those who followed him.

What I was really hoping for was some clue as to how much of it came from him and how much of it came from others before him. Alas, I couldn't find much on that issue. He is good at not citing sources, other than de Gebelin, his favored students, and ancient Egypt.
 

MikeH

Anyone with comments or questions about my contributions to this thread can reach me on a blog where I copied most of it, http://thirdcahier.blogspot.com/. They notify me when there are comments.